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No49
  3-septembre-2007  

Nos engagements

POUR UN ACCORD CHEZ COCA-COLA ENTREPRISE DONNANT AUX SYNDICATS ET AUX INSTANCES REPRESENTATIVES DES MOYENS DE COMMUNICATIONS MODERNES AVEC LES SALARIES


Ce qu’est l’Ordonnance 2007-329 sur le Dialogue social

Cette Ordonnance a prévu la possibilité pour les syndicats d’établir par accord avec leur employeur la possibilité de mettre en place « des publications et tracts de nature syndicale, soit sur un site syndical mis en place sur l’intranet de l’entreprise, soit par diffusion sur la messagerie de l’entreprise ». Coca-Cola a prévu pour début septembre de commencer une négociation en vue d’établir cet accord. Il devra notamment prévoir, ainsi que le précise l’Ordonnance, les « modalités de cette mise à disposition », le « mode de diffusion », les « conditions d’accès des organisations syndicales », les « règles techniques visant à préserver la liberté de choix des salariés ».

Pourquoi faut-il des moyens modernes de communications dans l’entreprise pour les syndicats, le Comité d’établissement et la Délégation du personnel?

Tout change dans le monde. Après la dernière guerre mondiale, La reine Elisabeth II de Grande-Bretagne s’émerveillait de pouvoir communiquer avec tous ses sujets par les moyens de la radio. Les salariés seniors qui ont connu les débuts de la télévision ne voyaient pas trop ce que ces images pouvaient apporter de plus à l’écoute des paroles et musiques de leur radio préférée. Qui parmi eux aujourd’hui écoutent encore la radio? Le téléphone mobile était vu au départ comme un gadget et ceux qui n’en avaient pas éprouvaient le besoin de faire des remarques sur les sans-gêne qui se croyaient chez eux. Aujourd’hui, qui n’a pas de portable? Qui se permettrait encore de faire des reproches aux autres?
L’entreprise change aussi. Coca-Cola Beverages qui a repris la SPBG à Pernod-Ricard a commençé à mettre des ordinateurs de ci de là. Il est vrai qu’avec les logiciels de l’époque on ne pouvait connaître les résultats des contrôles des bouteilles du quart sur la première usine qui fabriquait ses bouteilles qu’après avoir imprimé les enregistrements et il fallait 45 minutes pour que le listing soit complètement sorti de l’imprimante. Aujourd’hui, des contrôles informatiques détectent des défauts en temps réel et éjectent les bouteilles. Les supérieurs hiérarchiques peuvent suivre le travail des commerciaux de la journée grâce aux moyens du report qui est fait à partir d’ordinateurs portables. Les techniciens du commercial reçoivent par SMS les dépannages d’urgence et les agents d’exploitation les ruptures sur leurs distributeurs automatiques de leur secteur.
SAP permet d’avoir une vision de la marche de l’entreprise en temps réel et donc de pouvoir répondre aux demandes des clients sans être obligé de faire appel à un service qui doit reprendre tous les enregistrements et les traiter.
Depuis 1968, les syndicats font partie intégrante de l’entreprise, tout comme auparavant les instances représentatives élues. Là où existent des moyens de communication d’entreprise modernes, une partie de la communication des instances avec les salariés ou des salariés vis-à-vis des instances transite déjà ainsi. Comme la loi a prévu que la messagerie puisse être utilisée à des fins personnelles dans certaines limites, ce n’est qu’une des conséquences. La nouvelle Ordonnance vise à permettre la reconnaissance du besoin de cette communication en identifiant des institutions et pas seulement des individus. Bien sûr, toute liberté doit être encadrée par des règles et des moyens et c’est le but d’un accord de les définir.

Qu’est-ce qu’une bonne communication dans l’entreprise?

La communication suppose que le communicant A puisse accéder au communicant B, mais aussi que le communicant B puisse accéder au communicant A.
  • Cela signifie pour nous que le syndicat et les autres instances représentatives élues doivent pouvoir avoir les moyens de faire connaître ce qu’ils peuvent déjà faire connaître par la communication écrite (journaux, tracts, affiches) et la communication verbale (sur le poste de travail, par réunion des salariés).
  • Cela signifie aussi que les salariés puissent joindre plus facilement ces syndicats et ces instances représentatives élues pour connaître tel ou tel droit, connaître les informations sur ce qui se passe ou demander une aide précise sur un problème les concernant en tant que salarié.

    Que peut-on penser d’une communication intranet avec des sites syndicaux?

    Il nous paraît normal que les salariés puissent connaître ce qui se passe, leurs droits, les accords, les réflexions des syndicats sur la vie de l’entreprise. Coca-Cola Entreprise doit pouvoir offrir des espaces de stockage suffisants aux syndicats afin qu’ils puissent construire une communication par intranet avec les salariés, avec tous les moyens modernes du multimédia actuel qu’utilisent les journaux en ligne : textes, images, son, vidéo, rss, etc. Les serveurs doivent pouvoir être équipés de bases de données et de solutions logicielles permettant un langage dynamique. Les éditeurs de texte web et des formations doivent pouvoir permettre d’avoir au moins un webmaster par syndicat/instance et par zone.
    Les salariés doivent aussi pouvoir accéder à ces informations modernes à partir de l’entreprise ou des moyens de l’entreprise. Aujourd’hui, il y a 3 catégories de salariés : 1) ceux ayant un outil informatique mis à leur disposition pour leur travail (commerciaux, administratifs, services support), 2) ceux pouvant avoir accès grâce aux bornes mises en place (usines, CTN, CRD), 3) ceux ne possédant aucun moyen autre que personnel (technicien terrain, AEV). Il faut donc trouver des solutions pour rendre l’accès facile à tous les salariés, au moins à terme. Et vérifier que des mauvaises configurations ou des manques de pilotes n’interdisent pas en pratique l’accès effectif.

    Que peut-on penser de l’utilisation de la messagerie électronique de l’entreprise?

    Nous pensons que l’utilisation de la messagerie en plus des sites intranet est nécessaire. Pourquoi? D’abord parce que tous les salariés n’ont pas, comme nous l’avons vu les mêmes moyens mis à leur disposition par l’entreprise. Et certains, par leur poste, peuvent plus rapidement avoir l’information par mail sans être obligés de la chercher sur l’intranet. Le salarié qui a une adresse mail d’entreprise peut plus facilement se renvoyer un mail sur une adresse personnelle s’il n’a pas le temps de lire sur place ou si le bruit de l’environnement ne se prête pas trop à la lecture. En attendant des moyens modernes de communication que font espérer les dernières sorties des fabricants informatiques, il est possible pour les salariés ayant un ordinateur chez eux sans en avoir dans leur travail, de pouvoir communiquer une adresse perso qui permettrait qu’ils ne soient pas isolés. Certaines webmails ayant de très bons antispams, il n’y a pas de risque pour les salariés.
    Pour les envois, l’Ordonnance parle de la possibilité « d’accepter ou de refuser un message ». Cette formulation nous semble ambiguë. Les syndicats et les instances représentatives du personnel ne sont pas des spammeurs. Si tout salarié n’ayant pas d’adresse électronique entreprise est libre sur sa messagerie personnelle en dehors de l’entreprise de n’avoir que les correspondants qu’il souhaite, sur une messagerie entreprise, faire la même chose signifie aussi que le salarié ne pourra plus joindre cette institution ou cette instance puisqu’elles sont en droit de black-lister aussi ces salariés qui les ignorent.
    Permettre aux syndicats et aux instances représentatives élues de communiquer mensuellement nous semble tout à fait acceptable par les salariés. Les salariés qui refusent des tracts sont l’exception et ceux qui ne votent pas ont plutôt oublié de voter puisqu’on les retrouve sur les listes d’émargement deux ans plus tard.

    Que peut-on faire pour donner aux Comités d’établissement des moyens modernes de communication?

    Coca-Cola a su construire un outil de communication sur les règles ISO (International Standards Organization) et TCCQS (The Coca-Cola Quality System) avec ETQ (Gestion documentaire). Pourquoi pas à terme un outil de communication semblable permettant aux comités d’établissement de Coca-cola entreprise de gérer les droits de chaque salarié sur les Oeuvres Sociales? Les télé-déclarations des revenus pour les impôts se développent à un rythme soutenu et les déclarations préremplies ne vont que l’amplifier. Pourquoi ce que chaque citoyen qui possède un ordinateur personnel fait chez lui ne serait-il pas possible dans l’entreprise vis-à-vis de son Comité d’établissement?
    Il est souhaitable que les Comités d’établissement puissent avoir des moyens de communication intranet qui ne soient pas de simples vitrines des avantages, mais qui puissent faire une gestion, au moins partielle, des inscriptions et des droits.
    Il est souhaitable que les Comités d’établissement puissent être joints sur une adresse institutionnelle (ou chaque membre du bureau à accès) afin que les salariés n’accèdent pas tardivement à leur droit. Et il est souhaitable que ces Comités d’établissement et ses membres puissent s’adresser aux salariés pouvant être joints sur une adresse électronique entreprise ou personnelle communiquée afin que le lancement des activités puisse se faire plus rapidement et avec l’assurance que le salarié absent pour congé ne sera pas oublié.
    Il nous semble normal aussi que les salariés puissent recevoir par courrier électronique copie des procès-verbaux de leur Comité d’établissement. Et que les membres représentants ou élus des Comités d’établissement (en plus du ou des délégués syndicaux) puissent recevoir copie des procès-verbaux du Comité Central d’Entreprise.

    Que peut-on faire pour donner aux Délégués du personnel des moyens modernes de communication?

    Les responsables des Ressources Humaines disent souhaiter avoir les réclamations des salariés le plus rapidement pour les traiter. Il est vrai qu’à cause du délai court le RH délègue souvent l’exploration des questions à une assistante. Et les délégués n’aiment pas lire des réponses « nous allons voir le problème ». Pourquoi pas la possibilité d’un registre électronique des réclamations (où les questions pourront être mises en ligne une à une ou en totalité). À charge aussi pour la Direction de l’établissement de ne pas prétexter avoir travaillé au dernier moment pour faire les réponses « nous allons voir ». De toute façon, nous avons une Convention Collective qui oblige l’employer au dialogue avec les délégués du personnel sur des réclamations qui portent sur des conditions de travail et de sécurité et sur des droits inhérents au contrat de travail puisque les notes peuvent exposer « sommairement » les demandes. La direction de l’établissement a obligation de répondre en détail et par écrit dans les « six » jours. Force est de constater que ce délai est souvent dépassé, ce qui montre à la fois la considération que l’on peut avoir pour les réclamations des salariés, mais aussi que les demandes faites par des responsables des Ressources Humaines pour avoir rapidement les questions ne sont pas pour les traiter rapidement.
    Avoir une adresse électronique commune pour les délégués de chaque liste, c’est aussi un moyen pour ne pas se faire questionner par le responsable des Ressources Humaines pour savoir quel délégué a posé question. Est-il important de savoir quels salariés étaient de quart avant de boire une bouteille de Coca-Cola ou de Fanta?
    En plus, il est souhaitable que les délégués puissent recevoir copie électronique des réponses de l’employeur aux réclamations des salariés. Et comme les Lotus Notes font le ménage au bout de 60 jours, il nous semble normal d’avoir accès à une base où les réponses sont stockées sur deux ans, délai choisi en central par les syndicats pour les renouvellements d’instances représentatives.

    L’accord sur le dialogue social doit-il être ouvert?

    Des entreprises avant-gardistes ont déjà conclu des accords pour mettre les moyens modernes de communication à disposition des syndicats. À l’époque, on a pu lire sur Internet qu’ils avaient le panneau électronique lumineux de l’entreprise pour diffuser des messages. Tout avance très vite, et on hésite à acheter un nouvel ordinateur alors que six mois plus tard il sera doté de plus de possibilités tout en coûtant moins cher. Il est souhaitable en matière de NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) de prévoir, en plus d’un accord en phase avec ce qui existe, un suivi de l’accord pouvant déboucher sur des renégociations des articles de façon à ne pas se retrouver comme ces entreprises innovantes qui ont des panneaux lumineux avec communications syndicales.

      top.gif  Dépôt CCE: 3-septembre-2007  
      c.gif  Responsable de publication: Cyril HERBIN